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Photo du rédacteurPlume

Brushing à l'huile


Un homme aux cheveux blonds dresse des murs pour protéger une terre jadis, pillée et saccagée par ses ancêtres aux chaussures rouge sang à la trop grande pointure. 

Une terre auparavant libre et respectée, que les peuples premiers connaissaient sans s’en prétendre propriétaires. Ils détenaient malgré cela la clé de l'harmonie entre tous les éléments du vivant. Pourtant, jamais leur avis n’a compté dans l'expansion du territoire, le massacre des mémoires.


Maintenant, un clown prénommé Donald à la tête jaunie par la lumière artificielle, peigné à l’huile de friture, peut continuer sa course folle à la destruction massive. Rire de son maquillage grossier ? Je suis plutôt navrée, apeurée et pas seulement parce que ça a toujours été le cas de ces personnages de cirque, non, la raison est plus grave. Le spectacle qu’il propose lui permet de décider, dans la réalité, qui aura le droit de séjourner sur la scène du monde ! 


Dessin d'un cornet de frites
Visuel par Peggy S "Donald Junk Food"

Ton monde, son monde, mon monde. Un clown dégénéré est aux commandes d’une des plus grandes puissances, avec le loisir de converser avec d’autres grands guignols, pour savoir s’ils vont jouer avec le bouton rouge et tout faire péter. La piste aux étoiles nous mène tout droit vers l’enfer des droits oubliés, des droits retirés, de l’impunité de la bêtise mortifère. Son nez rouge recouvre son cœur en silicone. Il pense que le sang y circule, mais ce n’est qu’un agglomérat de vieux plastiques fondus et récupérés des entreprises érigées au nom du capitalisme caniculaire. 


Je vomis tous les big macs avalés dans ma jeunesse sur ses chaussures de clown grotesque.


Il n’est pas drôle le brushing à l'huile, flippant et vulgaire comme les siècles de colonisation qui nous font honte, à nous autres descendants de la tribu blanche, à court terme seulement, car l’origine de tous est la même et serait plutôt noire, ne vous déplaise.

Mon cœur multicolore est compressé dans ma poitrine. Où se trouve l’évolution, la raison raisonnable, aimable, l’accueil de ceux qui ont quitté leur pays natal pour sauver leur vie et celle de leur famille ? Ne pouvons-nous rien contre la stigmatisation, le ralliement à la connerie du kiki rikiki ? Quelle arme contre toutes ces armes qui augmentent la virilité et tirent dans le tas sans foi ni loi ? 


Désarmée je suis, alors j’accepte de voir le clown dégoulinant servir ses frites grasses tout en continuant de danser avec mes jolis brocolis et haricots verts de rage.


Peggy S


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